Le couloir était sombre, une faible clarté provenant des meurtrières, me permettait de m'orienter dans ce dédale souterrain.
Nue, je frissonnais autant de froid que d'impatience, à la recherche de l'endroit où mon Maître m'attendait.
Fiévreuse, je m'attardais sur chaque porte rencontrée, que j'inspectais du bout de mes doigts, cherchant le " SIGNE".
Je m'avançais confiante et heureuse, vers une énième porte, où enfin, mes doigts effleuraient un relief gravé dans le bois, le coeur battant, je reconnus le symbole de mon Maître : le Triskel.
Comme par magie, la porte s'ouvrit.
Après un bref mouvement de recul, je sentis une vague de chaleur m'envelopper, une voix familière me demanda d'entrer dans la pièce.
Mon Maître conversait avec un homme grand, portant un long tablier de cuir, et de larges gants, qui actionnait le soufflet d'une forge chauffée à blanc.
Il me demanda de me mettre à genoux sur la terre battue, et me banda les yeux.
Je ne distinguais plus que le bruit du marteau sur l'enclume, et le trempage dans l'eau du métal en fusion.
Tout d'un coup, le silence se fit.
On m'enleva mon bandeau, mon Maître se trouvait face à moi, tenant à la main un imposant anneau en métal.
Sans un mot, il écarta les branches du Torque, et me les referma immédiatement autour de mon cou.
Puis, il me porta jusqu'à l'enclume, où il y posa ma tête.
Le Maître des forges saisi mon anneau avec une énorme pince, et le martela, afin de sceller définitivement les deux branches du Torque.
Étonnée, je levais mes yeux plein de larmes vers mon Maître, qui semblait impassible.
Une vague d'émotions me submergea. Des sentiments d'angoisse et de bonheur se mélangeaient.
Ce magnifique et imposant collier, tant désiré, mais aussi tant redouté, qui m'entravais comme un carcan, symbolisait d'une manière irréfutable ma nouvelle appartenance.
Une joie indicible m'envahit à l'idée que j'allais appartenir corps et âme à mon guide, le poids de ses chaînes me semblait douces et légères.
La voix de mon Maître me fit sortir de ma torpeur, en m'intimant l'ordre de saluer respectueusement le Maître des forges.
Il me prit la main, remercia le forgeron de son travail accompli, et nous quittâmes ce lieu surchauffé.
Ma joie était au paroxysme, mes pieds effleuraient à peine les lourds pavés recouvrant les coursives, où mon Maître se déplaçait avec une impressionnante aisance.
Nous venons de quitter le château......
Nous passons le pont-levis, qui s'ouvre sur une place où stationne un véhicule.
Mon Maître ouvre le coffre de la voiture, me prend dans ses bras, me regarde fixement sans mot dire ; il me baise le front, et me dépose délicatement dans la malle arrière.
Le coffre se referme.
Je suis HEUREUSE
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